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Paroisse Bienheureux Marcel Callo 44
16 juillet 2018

Homélie de Mgr. James le 15 juillet 2018

HOMÉLIE DE MGR JAMES À ST-LAURENT DES DERVALLIÈRES le 15/07/2018

 

 

Écouter l'homélie

Chers amis c’est le temps des vacances et sans doute certains des enfants de vos familles ou de vos proches, partent en camp, partent en colonie et avant de partir il faut remplir les sacs, il faut faire les valises, alors les parents, parfois même les grands parents insistent : surtout n’oublie pas quelque chose pour la pluie, as-tu pensé à ton pull, n’oublie pas la brosse à dents. Nous connaissons cela, il arrive que la liste des choses à ne pas oublier est souvent longue, c’est ainsi que les sacs se remplissent et deviennent trop lourd.

Voilà que l’évangile, lui, nous parle

Les bagages sont allégés, ne prenez pas de vêtement de rechange, avouez que c’est étrange et un peu plus loin, si on ne vous accueille pas, secouez la poussière de vos pieds. Avouez que c’est bizarre. Alors est-ce que ces vieux textes nous concernent, je le crois vraiment. Je crois vraiment que ces vieux textes parlent de notre mission aux Dervallières, à Nantes, aujourd’hui, parce qu’aujourd’hui, nous tous, nous sommes envoyés dans nos quartiers et nous recevons du seigneur des consignes. J’en relèverai trois. Oui, d’abord dans nos quartiers, Jésus va le dire, « allez », et le pape François, vous l’entendez comme moi, le pape François ne fait que répéter ces paroles : « sortez, sortez », il le répète sans arrêt. Nous avons été choisis pour sortir, pour annoncer la bonne nouvelle non pas hier, mais aujourd’hui au début du 21ème s., nous n’avons pas choisi notre époque. C’est celle-là, alors dans ce quartier forcément, je veux penser à ceux qui ont entendu, avant nous, la Parole de Dieu, depuis la création de st-Laurent des Dervallières en 1964. Je veux penser à tous ces mouvements AC. qui se sont succédés ici. Je pense aux militants d’aujourd’hui, aux personnes engagées sur la paroisse ou dans les associations de quartier, je pense à vous tous qui êtes là.  Seulement voilà, je viens en un moment difficile et peut-être que certains se disent vraiment c’est trop dur, c’est trop dur, c’est trop exigent.

Les événements récents découragent et inquiètent certains. Est-ce que ce que nous avons fait cette année ou les autres années, est-ce que ce que nous avons fait était utile ? Nous serions-nous trompés ? C’est normal que cela nous vienne à l’esprit. Et quand nous sommes troublés dans la foi, qu’est-ce que nous faisons ? Quel doit être notre réflexe ? …retourner à l’Évangile, à la parole de de Jésus. Et la Parole de Jésus, qu’est-ce qu’elle nous dit ? Elle nous confirme, elle nous confirme dans nos missions. On dit des apôtres, ils expulsaient des démons, ils faisaient des onctions d’huile et les guérissaient. Dit autrement, les amis de Jésus de tous les temps comme d’aujourd’hui, les amis de Jésus, qu’est-ce qu’ils font ? Ils remettent debout, ils relèvent, ils guérissent, ils libèrent. C’est ce que vous faites, c’est ce que vous faites.  En écoutant des personnes du quartier vous pouvez chasser les démons du désespoir, de la haine ou de la vengeance.

Par votre présence, pas nécessairement par des discours, par votre présence, par votre attention, par votre amitié, vous guérissez des cœurs brisés par ce qui s’est passé, et de cela, je vous remercie, de cela, je rends grâce. O bien sûr, ça ne fait pas la une des journaux ni du journal TV. Pourtant c’est là, l’essentiel. Ce sont les gestes d’amitié tissée au quotidien et nous osons croire à cause de notre foi, nous osons croire que ces gestes sont plus forts que la haine, sont plus forts que la violence destructrice. Mais je le sais, ce n’est pas facile de poser ces gestes-là. Il faut décider de les poser, il faut choisir de poser ces gestes-là. Je n’oublie pas ce petit récit qui m’avait été donné par un indou et que j’ai souvent cité dans le diocèse à des moments difficiles : un jour, un vieil indien explique à son petit-fils que chacun de nous a en lui deux loups qui se livrent bataille. Le premier loup qui est en nous représente la sérénité, l’amour, le respect, la paix. Et le deuxième loup représente la peur, l’avidité, la haine. Alors, le petit fils demande à son papy : lequel des deux loups va-t-il gagner. Et le grand père répond : celui que l’on nourrit, celui que l’on nourrit.

En étant là, en étant fraternel, en manifestant des gestes d’amitiés, vous avez choisi de nourrir le loup de la paix, de l’amitié, de la bienveillance, vous avez choisi de favoriser la bonne entente et le Seigneur nous encourage, vous encourage dans ce sens-là. Alors il vous donne trois petites consignes et je termine par là.

La première consigne, il dit : allez deux par deux, dit autrement, notre mission n’est jamais seule, jamais seule, jamais seule, deux par deux pour vivre l’amour fraternel, pour nous soutenir les uns les autres. Chers amis, plusieurs d’entre nous vont regarder la TV cet après-midi, ne dit-on pas de notre équipe de foot, a un bel esprit d’équipe, si, si, si, un bel esprit d’équipe. Je ne connais pas bien, mais c’est ce qu’on m’a dit. Alors développons cet esprit d’équipe entre nous, c’est pour cela que j’ai souhaité que dans le diocèse on développe ces équipes fraternelles de foi. En effet, dans nos vies il y a toujours ces moments difficiles, nous les connaissons tous, et justement, quand on n’en peut plus, lorsqu’on fait partie d’une équipe, quelle qu’elle soit, l’autre nous encourage et nous soutient

Deuxième petite consigne : n’emportez que le strict nécessaire, n’ayez ni pain, ni sac, ni pièce de monnaie, ne prenez qu’un bâton, des sandales au pied. Qu’est-ce que ça veut dire ? De la simplicité… C’est-à-dire, regardons ce que sont ces apôtres. Les apôtres sont des hommes aux mains nues, sans prestige humain et ils ne portent pas avec eux leur bibliothèque pour répondre aux questions qui vont leur être posées, ils n’ont pas d’autre appui que leur confiance dans le Seigneur. C’est très important de nous rappeler qui étaient ces apôtres, parce que nous avons l’impression que ça nous dépasse, que c’est trop fort pour nous. Mais est-ce que c’était des hommes à la stature internationale ? Est-ce que c’était des hommes du cac 40 ? Est-ce que c’était des hommes qui avaient une fortune personnelle ? non, non, rien de tout cela, c’était des hommes ordinaires, comme nous, comme vous et pourtant par eux, l’Évangile va être annoncé. Où ont-ils puisé la force pour le vivre. Ils ont l’assurance que le Seigneur est avec eux. Ils ont l’assurance qu’ils ne sont pas seuls, que Jésus marche à leur côté. N’est-ce pas l’expérience que nous faisons dans nos missions ? J’ai encore entendu, il y a quelques jours, une dame qui a accepté de faire partie du service évangélique des malades. Elle m’a dit, elle aussi, elle tremblait quand elle avait à aller voir une personne âgée, une personne malade : on peut se dire, qu’est-ce que je vais lui dire ? Comment vais-je être accueillie.Et elle me disait, ça m’a été donné, ça m’a été donné

Enfin troisième consigne : ne vous laissez pas impressionner par la persécution, c’est ce que dit l’Évangile, dit autrement ne nous étonnons pas, ne nous étonnons pas nous chrétiens, les critiques sont inévitables, depuis le début, ça toujours été comme ça. Dans nos missions, il y aura toujours des remarques, des oppositions, des critiques, des refus, comment vivre cela. L’Évangile nous dit, là où on refuse de vous accueillir, partez ailleurs. Qu’est-ce que ça veut dire, secouez la poussière de vos pieds, qu’est-ce que ça veut dire ? Est-ce que ça veut dire méprisez les ? Puisqu’ils ne vous accueillent pas, que c’est de la violence puisqu’ils ne vous accueillent pas, qu’est-ce que ça veut dire ? Est-ce que ça veut dire cela dans l’Évangile, assurément non. Ca veut dire : nous respectons votre liberté même si vous ne nous accueillez pas Nous secouons la poussière de nos pieds, c’est-à-dire que nous ne voulons rien prendre contre votre gré. Je vous le dis, la tentation est grande de chercher à vivre des oppositions religieuses alors nous chrétiens nous choisissons l’attitude de Jésus : une cause religieuse ne se défend que par le dialogue, la rencontre de l’autre, nous avons choisi cela à cause de Jésus. Plus que jamais, nous voulons protéger la fraternité, la paix pour la justice et nous ne voulons pas nous laisser gagner par la peur de l’autre. Ca été l’attitude des moines de Tibbirine. Deux d’entre eux sont originaires de notre département, Célestin Ringeard qui a commencé son ministère à côté d’ici avant de partir à Tibbirine, Michel Fleury.  Ils vont être béatifiés l’un et l’autre. Je vous propose de les prier tous les deux pour que la même paix qu’ils ont vécue à Tibbirine soit dans nos cœur à nous ici à Nantes. Alors à la suite de Jésus, à la suite des apôtres, nous rendons grâce pour les mêmes choses que nous vivons ici. Essayons de nous rappeler une seule chose, une seule rencontre, un seul échange où nous avons vécu vraiment l’amitié, la paix, l’Évangile. Faisons remonter à notre mémoire ce moment-là, un seul, qui nous fait tenir dans « l’enfant » Jésus.

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Biographie de Marcel Callo

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Marcel est né à Rennes le 6 décembre 1921 dans la paroisse de Saint-Aubin (aujourd’hui Notre-Dame de Bonne-Nouvelle). Deuxième d’une famille de 9 enfants dont 3 garçons et 6 filles. Il va entrer à l’école Sainte-Anne de la rue de Dinan. Il est doué mais souvent inattentif et obtient son certificat d’études en candidat libre.

Il est membre de la Croisade eucharistique des jeunes, mouvement issu de la 1re Guerre mondiale (aujourd’hui devenu le Mouvement Eucharistique des Jeunes). En 1933, il adhère auxScouts de France, dans la patrouille des Hermines de la Troupe Jacques-Cartier à Rennes, puis devient chef de patrouille.

Apprenti typographe à l’imprimerie Simon en 1934, il apprécie ce métier pour lequel il a rapidement certaines facilités. Inséré dans le monde professionnel, il milite à la Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC) à la section St-Aubin en 1936. Il participe au congrès national de la JOC à Paris en 1937 avec 85 000 jeunes : un évènement qui le marquera tout au long de sa vie.

Il se fiance officiellement le 6 décembre 42 avec Marguerite Derniaux.

La sœur de Marcel décède dans un bombardement le 8 mars 1943. Trois jours plus tard il reçoit sa convocation pour le Service du Travail Obligatoire (STO) en Allemagne. Il arrive à Zella-Melhis, province de Thuringe, dans une fabrique de revolvers lance-fusées. Les deux premiers mois sont très difficiles, la dépression est proche. Il milite dans l’action catholique avec d’autres réquisitionnés et cela pendant plusieurs mois sans encombres.

L’inévitable arrive, il est arrêté pour son militantisme le 19 Avril 1944 etenvoyé à la prison de Gottha. D’abord en cellule, il est regroupé par la suite avec d’autres chrétiens au 3e étage de la prison. Ils vivent alors une vraie vie de prière et de partage.

Deuxième arrestation pour le même motif, il est alors déporté, d’abord à Flossenburg en octobre 1944, puis à Mauthausen : travail forcé 12 heures de suite, le fouet, la nourriture quasi inexistante, promiscuité, rassemblement sadique et interminable dans le froid.

Après avoir perdu 40 kilos et malgré sa combativité et sa foi toujours présente, il succombe à diverses maladies le 19 mars 1945.

Il est béatifié le 4 octobre 1987 par le pape Jean-Paul II.

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