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Paroisse Bienheureux Marcel Callo 44
8 avril 2015

Homélie 'Pâques 2015'

De grand matin, le premier jour de la semaine, dès le lever du soleil. Aube nouvelle, jour nouveau, nouvelle semaine. L’évangéliste prend bien soin de nous nous signaler qu’une nouveauté bien plus importante se prépare. Trois femmes vont à la rencontre d’une vie qui n’est  plus, elles vont s’occuper d’un corps mort, elles redoutent la pierre qui ferme le tombeau. Mais rien ne se passe comme prévu : le tombeau est ouvert, le crucifié n’est plus là, un jeune vêtu de blanc – qui est-il ? – leur annonce : « le crucifié est ressuscité, il n’est plus ici ».

Les femmes sont saisis de frayeur, nous dit le texte. « Ne soyez pas effrayés » leur dit le jeune homme. Alors Elles sont invitées à faire ce triple passage de la peur à la joie profonde, de l’incrédulité à la confiance, à la foi, de la tristesse du deuil à l’annonce joyeuse de la Bonne Nouvelle de la résurrection. Ce soir, en cette nuit où nous sommes rassemblés pour célébrer, pour fêter Jésus ressuscité, nous sommes non seulement invités à accueillir cette bonne nouvelle qui est au cœur de notre foi, la nouvelle de la résurrection du Christ, mais nous sommes aussi appelés à vivre en disciples du ressuscité et donc à vivre nous-mêmes en ressuscités. Et, c’est en vivant en ressuscités que nous serons à même d’annoncer la résurrection du Christ. Nous les vieux baptisés et vous qui aller être baptisés dans quelques instants.  Qu’est-ce que cela veut dire vivre en ressuscités ? C’est passer comme le Christ de la mort à la vie ! Non pas le jour de notre mort ! Mais maintenant ! Comment ?

Comme les trois femmes de  l’Evangile, passer de la peur à la joie profonde.  De l’incrédulité à la foi, à la confiance. De la tristesse du deuil à la joie de l’annonce.

Oui, passer de la peur à la joie profonde.  Nous avons sans doute bien des raisons d’avoir peur. Peur de l’avenir, du chômage, peurs environnementales, peur de la maladie, de l’échec, de l’exclusion, des fanatismes, peur de gestes de déséquilibrés qui entrainent 150 personnes dans un acte suicidaire. Notre évêque dans sa lettre pastorale parle du pessimisme stérile. Pour vivre en ressuscités, il nous invite à nous convertir pour passer d’une attitude de repli sur soi à une attitude de sortie de nous-même pour vivre la joie de la rencontre. Pour vivre en ressuscités, il nous invite à mettre notre foi au Christ ressuscité en acte, à vivre la joie de l’Evangile en étant solidaires des plus faibles, en portant le souci des plus petits.

De l’incrédulité à la confiance, à la foi. Dans l’évangile, les annonces de résurrection, les rencontres du ressuscité ne sont pas sans incrédulité, on pense bien sûr à celui qui ne croit que ce qu’il voit, Thomas. Mais la suite de cette page dans l’évangile de Marc en est aussi le témoignage. Il ne faut donc pas s’étonner que la foi en la résurrection soit difficile pour nos contemporains et aussi pour nous-mêmes. Vivre en ressuscité, c’est prendre les moyens d’approfondir notre foi. Tant de choses dans notre monde nous incite à ne pas croire – non seulement croire en Dieu – mais aussi croire en l’autre : les violences, les divisions, les séparations, les discours haineux, tout nous incite à la méfiance. Vivre en ressuscité, c’est retrouver le chemin de la confiance en travaillant au vivre ensemble, en travaillant à réconcilier les hommes entre eux, en travaillant à l’amour fraternel, à l’amitié, au dialogue, à la paix…

De la tristesse du deuil à la joie de l’annonce de la bonne nouvelle. Bien sûr dans nos vies, il nous arrive d’être confrontés au deuil, la perte d’un être cher, ou plus simplement de devoir renoncer à un désir profond, un projet qui nous tient particulièrement à cœur et dont il va falloir faire le deuil. Vivre en ressuscités, c’est croire que la vie même du ressuscité habite en nous et nous fait vivre d’une manière nouvelle en prenant le parti de l’espérance. Vivre en ressuscité, c’est vivre avec le Christ pour compagnon, pour ami. Et c’est cette amitié, qu’il nous faut annoncer, proposer comme chemin de bonheur et de résurrection.

Voilà, Isalys, Agnès, Titouan, Ilan, le moment de votre baptême est bientôt arrivé, j’ai envie de vous confier trois petits mots : La vie, la joie, la foi. Croyez en une vie joyeuse. Vivez joyeusement votre foi… C’est cela vivre en ressusicté.

 

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Biographie de Marcel Callo

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Marcel est né à Rennes le 6 décembre 1921 dans la paroisse de Saint-Aubin (aujourd’hui Notre-Dame de Bonne-Nouvelle). Deuxième d’une famille de 9 enfants dont 3 garçons et 6 filles. Il va entrer à l’école Sainte-Anne de la rue de Dinan. Il est doué mais souvent inattentif et obtient son certificat d’études en candidat libre.

Il est membre de la Croisade eucharistique des jeunes, mouvement issu de la 1re Guerre mondiale (aujourd’hui devenu le Mouvement Eucharistique des Jeunes). En 1933, il adhère auxScouts de France, dans la patrouille des Hermines de la Troupe Jacques-Cartier à Rennes, puis devient chef de patrouille.

Apprenti typographe à l’imprimerie Simon en 1934, il apprécie ce métier pour lequel il a rapidement certaines facilités. Inséré dans le monde professionnel, il milite à la Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC) à la section St-Aubin en 1936. Il participe au congrès national de la JOC à Paris en 1937 avec 85 000 jeunes : un évènement qui le marquera tout au long de sa vie.

Il se fiance officiellement le 6 décembre 42 avec Marguerite Derniaux.

La sœur de Marcel décède dans un bombardement le 8 mars 1943. Trois jours plus tard il reçoit sa convocation pour le Service du Travail Obligatoire (STO) en Allemagne. Il arrive à Zella-Melhis, province de Thuringe, dans une fabrique de revolvers lance-fusées. Les deux premiers mois sont très difficiles, la dépression est proche. Il milite dans l’action catholique avec d’autres réquisitionnés et cela pendant plusieurs mois sans encombres.

L’inévitable arrive, il est arrêté pour son militantisme le 19 Avril 1944 etenvoyé à la prison de Gottha. D’abord en cellule, il est regroupé par la suite avec d’autres chrétiens au 3e étage de la prison. Ils vivent alors une vraie vie de prière et de partage.

Deuxième arrestation pour le même motif, il est alors déporté, d’abord à Flossenburg en octobre 1944, puis à Mauthausen : travail forcé 12 heures de suite, le fouet, la nourriture quasi inexistante, promiscuité, rassemblement sadique et interminable dans le froid.

Après avoir perdu 40 kilos et malgré sa combativité et sa foi toujours présente, il succombe à diverses maladies le 19 mars 1945.

Il est béatifié le 4 octobre 1987 par le pape Jean-Paul II.

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