Homélie pour la messe de rentrée 2015
Les textes que nous avons choisis pour ce jour nous proposent deux images. St Paul a d’abord pris l’image du corps pour dire que dans une communauté, il y a différents membres, chacun avec son rôle, sa mission, sa tâche… mais tous ensemble, ils forment un seul corps. Le Corps du Christ, l’Eglise, animée par un seul Esprit. Et le Christ dans l’évangile utilise l’image de la vigne pour nous dire qu’il est lui la vigne et pour que les sarments portent du fruit, il faut qu’ils soient bien reliés à la vigne. Nous sommes les sarments, nous devons être unis au Christ, nous nourrir à lui pour porter du fruit. Je crois que ces deux images sont assez parlantes.
Ces deux images nous invitent à faire corps avec le Christ pour porter du fruit !
De quel fruit s’agit-il ? Curieusement le texte d’évangile parle de porter beaucoup de fruit – au singulier. Ce qui peut nous apparaître un peu illogique. S’il y a beaucoup de fruit, ça devrait être au pluriel. Et pourtant, non c’est au singulier. La suite du texte, de ce chapitre 15 de St Jean nous donne la réponse, il s’agit de l’amour. Beaucoup d’amour. Le Christ nous invite à demeurer dans son amour. On comprend l’image de la vigne : être unis au Christ, comme les sarments à la vigne, c’est demeurer dans l’amour du Christ, c’est-à-dire l’aimer et être dignes de son amour pour nous.
Alors, voilà en cette messe de rentrée, je pourrais simplement vous donner cette consigne : ‘Aimer, aimons-nous les uns les autres, comme le Christ nous a aimé…, jusqu’au bout… ! » C’est bien, mais, on entend ça tous les dimanches. Alors en ce début d’année, je pourrais reprendre toutes les orientations qui vont venir pour préciser quelques pistes qui nous permettrons de mieux aimer tout au long de l’année.
1 – L’Accueil. Accueillir, s’accueillir, accueillir l’autre dans sa différence, dans son étrangeté, dans sa différence, dans le respect de sa dignité, de sa personne. Ce n’est pas toujours facile. L’amour commence par l’accueil. Notre capacité d’accueil est mise à rude épreuve, personnellement, mais aussi collectivement. Les images qui nous parviennent quotidiennement des frontières de l’Europe, nous rappellent qu’ils sont nombreux ceux qui attendent d’être tout simplement accueillis.
2 – La solidarité. Dans la lettre pastorale de notre évêque. Aimer comme le Christ, c’est laisser la place aux personnes blessées, en précarité, en fragilité, les écouter, leur donner la parole. C’est aussi dans nos communautés relever les défis de l’urgence. La solidarité.
3 – La réconciliation. Autre orientation de la lettre pastorale. Travailler à réconcilier tout ce qui est divisé, abattre les murs qui séparent… C’est une des tâches de la communauté chrétienne que de travailler à promouvoir la réconciliation, l’amour fraternel, la rencontre, le dialogue, l’amitié. Rude tâche.
4 – La miséricorde. Le 8 décembre prochain débutera une année sainte sur le thème de la miséricorde. Une année pour redécouvrir la miséricorde de Dieu, à travers peut-être le sacrement du pardon. Une année pour devenir miséricordieux comme le Père est miséricordieux. L’amour absolu.
5 – La Fraternité. Elle nous vient de Diaconia en 2013. Ne l’oublions pas. Dans sa lettre notre évêque invite chacun à faire partie d’une équipe fraternelle de foi. C’est-à-dire avoir un lieu où en toute fraternité, on partage notre façon de vivre l’évangile au quotidien. Une équipe de mouvement, une communauté chrétienne locale, une rencontre de quartier pendant l’avent ou le carême, les propositions sont nombreuses. Une équipe fraternelle de foi. L’amour fraternel.
6 – L’écologie. Sous ce mot, je veux évoquer l’encyclique de François, sur la sauvegarde de notre maison commune. Il nous faudra cette année lire et approfondir ce texte. Nous ferons des propositions. Mais le fruit qu’est l’amour doit être aussi l’amour de la création.
7 – Et enfin, la mission. L’amour, c’est la bonne nouvelle, une bonne nouvelle dont nous devons être les témoins. C’est notre mission. Alors, ayons de l’audace, pour témoigner de l’amour dont nous sommes aimés. Car si l’amour est une exigence, il est d’abord un don à accueillir. Ayons de l’audace pour aimer comme nous sommes aimés.