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Paroisse Bienheureux Marcel Callo 44
18 janvier 2016

Homélie - Messe des peuples 2016 - les noces de Cana, Jean 2, 1-11

« Il n’ont plus de vin ! »

Je crois qu’il faut vraiment essayer d’imaginer cette situation. On est au beau milieu de la noce, tous les invités sont là, la fête bat son plein. Et tout à coup, on se rend compte que l’une des composantes essentielles de la réussite de la fête vient à manquer : ils n’ont plus de vin. La fête est finie, la fête est ratée, gâchée… Peut-être pouvons-nous voir dans ce manque absolu un autre manque tout aussi radical.  Ils n’ont plus rien. Nous avons tous en mémoire les images omniprésentes dans les médias, surtout depuis l’été dernier. Les images de ces réfugiés s’échouant sur les plages des iles grecques ou recueillis dans des embarcations d’infortune au large de Lampedusa. Ces images de réfugiés s’agglutinant aux frontières de l’Europe aux portes de la Hongrie, de l’Autriche ou de la Croatie. Ou encore des images de la jungle de Calais. Ils n’ont plus rien. Ils n’ont même pas où aller ! Ils n’ont pas de toit, pas de quoi manger, pas de quoi se faire soigner. Ils n’ont plus rien ! La situation de bien de migrants, de bien de réfugiés nous interpellent. Comme Marie est interpellée à ce repas de noces par ce manque crucial.

Tout ce qu’il vous dira faîtes-le !

Alors, Marie nous donne un conseil, une consigne. ‘Tout ce qu’il vous dira, faites-le.’ Tournons-nous vers le Christ, écoutons, accueillons sa parole et mettons-la en pratique.  Nous avons la parole du Christ, nous avons l’évangile. Sans cesse, il faut y revenir, contempler le Christ dans sa façon d’accueillir, d’écouter, de ressentir au plus profond de lui-même combien il est touché, ému par tous les drames humains qu’il rencontre sur les routes de Palestine, de Galilée et même au-delà des frontières de son propre pays. Il nous faut le contempler dans la parole qu’il prononce, le geste qu’il accomplit pour guérir, consoler, relever, remettre debout, pardonner… Ce qu’il nous dit, c’est l’évangile de la miséricorde. Cette miséricorde, c’est à nous de la décliner, par notre façon d’accueillir, de construire la fraternité, de vivre de véritables solidarités, d’avoir un regard bienveillant  envers toute personne, d’aimer tout simplement. Car s’il est un mot qui résume tout ce qu’il nous dit, c’est bien l’amour.

L’amour

Car c’est bien d’amour qu’il s’agit ici. Une noce. Un mariage, ce n’est pas sans amour. Mais qui est l’époux, qui est l’épouse ? Ne nous trompons pas, il ne s’agit pas ici du miracle de Jésus changeant l’eau en vin pour sauver une noce en panne. Il s’agit d’un signe, le signe que Jésus vient épouser l’humanité. Et il nous invite à un changement autrement plus radical que l’eau devenue vin. Il nous invite à nous débarrasser de nos rites de purification inutiles et inefficaces (les 6 jarres de pierre : six symbole de l’imperfection, la pierre, ici symbole de la sclérose) pour embrasser la religion de l’amour. Les noces de Cana annoncent quand l’heure sera venue, celles de l’alliance scellée dans le sang de l’agneau, le sang de celui qui va jusqu’au bout de l’amour, jusqu’à donner sa vie par amour. Le pape François disait : « Je préfère une Église accidentée, blessée et sale pour être sortie par les chemins, plutôt qu’une Église propre s’accrochant à ses propres sécurités. »

Ils n’ont plus rien ! Face à toutes ces interpellations le Christ nous dit et nous montre ce qu’il faut faire ! Il ne nous demande pas d’être propres, mais d’aimer, de voir en toute homme, en toute femme, un frère, une sœur à aimer.

 

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Biographie de Marcel Callo

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Marcel est né à Rennes le 6 décembre 1921 dans la paroisse de Saint-Aubin (aujourd’hui Notre-Dame de Bonne-Nouvelle). Deuxième d’une famille de 9 enfants dont 3 garçons et 6 filles. Il va entrer à l’école Sainte-Anne de la rue de Dinan. Il est doué mais souvent inattentif et obtient son certificat d’études en candidat libre.

Il est membre de la Croisade eucharistique des jeunes, mouvement issu de la 1re Guerre mondiale (aujourd’hui devenu le Mouvement Eucharistique des Jeunes). En 1933, il adhère auxScouts de France, dans la patrouille des Hermines de la Troupe Jacques-Cartier à Rennes, puis devient chef de patrouille.

Apprenti typographe à l’imprimerie Simon en 1934, il apprécie ce métier pour lequel il a rapidement certaines facilités. Inséré dans le monde professionnel, il milite à la Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC) à la section St-Aubin en 1936. Il participe au congrès national de la JOC à Paris en 1937 avec 85 000 jeunes : un évènement qui le marquera tout au long de sa vie.

Il se fiance officiellement le 6 décembre 42 avec Marguerite Derniaux.

La sœur de Marcel décède dans un bombardement le 8 mars 1943. Trois jours plus tard il reçoit sa convocation pour le Service du Travail Obligatoire (STO) en Allemagne. Il arrive à Zella-Melhis, province de Thuringe, dans une fabrique de revolvers lance-fusées. Les deux premiers mois sont très difficiles, la dépression est proche. Il milite dans l’action catholique avec d’autres réquisitionnés et cela pendant plusieurs mois sans encombres.

L’inévitable arrive, il est arrêté pour son militantisme le 19 Avril 1944 etenvoyé à la prison de Gottha. D’abord en cellule, il est regroupé par la suite avec d’autres chrétiens au 3e étage de la prison. Ils vivent alors une vraie vie de prière et de partage.

Deuxième arrestation pour le même motif, il est alors déporté, d’abord à Flossenburg en octobre 1944, puis à Mauthausen : travail forcé 12 heures de suite, le fouet, la nourriture quasi inexistante, promiscuité, rassemblement sadique et interminable dans le froid.

Après avoir perdu 40 kilos et malgré sa combativité et sa foi toujours présente, il succombe à diverses maladies le 19 mars 1945.

Il est béatifié le 4 octobre 1987 par le pape Jean-Paul II.

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