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Paroisse Bienheureux Marcel Callo 44
2 novembre 2016

Toussaint - Homélie

Cette page d’évangile, on l’appelle les Béatitudes. Béatitude, un mot qui vient du latin et qui désigne tout simplement un état de bonheur absolu. D’où le mot heureux qui revient à chacune des phrases. Et c’est pour cela que nous lisons ce texte – en ce jour - dans toutes les Eglises du monde, ce jour où nous fêtons tous les saints, connus ou inconnus. Les saints étant ceux qui ont atteint cet état de béatitude, de bonheur. C’est donc un texte qui nous invite à réfléchir à cette question du bonheur. Question importante, car que désirons-nous de plus dans la vie que d’être heureux ! C’est sans doute l’objectif de toute vie ! Alors la question se pose : qu’est-ce qui peut nous donner le bonheur ? En tout cas, on voit bien ce qui ne nous le donne pas. Comment être heureux dans certaines circonstances ? Peut-on être pleinement heureux dans la maladie, la souffrance, le deuil, le chômage, les conflits, la violence, la guerre, l’exil ? Peut-on être pleinement heureux quand on est victime d’injustice, de calomnie, d’injures, de persécutions, de rejet… Non, il y a bien des situations qui nous empêchent d’être heureux. Mais heureusement, il y a aussi dans nos vies, des moments, des évènements, des personnes qui nous rendent heureux : l’amour de nos proches, notre vie de famille, nos relations amicales, des engagements auxquels on tient, un travail qui nous permet de nous réaliser, d’exprimer nos talents, notre savoir, tout ce qui nous permet d’être plus humains. Alors, oui nous le savons bien, toute vie est marquée par l’empreinte à la fois de difficultés, de souffrance, mais aussi de bonheur et de joie.

En ce temps de Toussaint, nous pensons bien sûr à nos proches qui nous ont quittés. On peut se poser la question : qu’est-ce qui a fait la richesse de leur vie ? Qu’est-ce qui a fait que leur vie a été bien remplie, bien vécue et finalement heureuse ? Et répondre à cette question-là me paraît important, non pas pour ceux qui ont achevé la leur, mais pour nous. Pour répondre à cette question, on peut partir à la recherche de plusieurs critères, par exemple, celui du désir : ce qui ferait la réussite d’une vie serait la satisfaction d’un certain nombre de désirs, qui permettrait de dire à la fin de sa vie, voilà ce que j’ai désiré et finalement obtenu pendant ma vie.

Je crois que c’est ce critère qu’emploie Jésus dans cette page d’évangile. « Heureux ceux qui ont faim et soif de justice ! » Voilà l’expression d’un désir. Dans cette page, Jésus nous dit ce qu’il a désiré le plus tout au long de sa vie, la paix, la bonté, la justice, la vérité… A travers son message et sa vie, on découvre en fait ce que Dieu désire pour l’humanité : on découvre que Dieu désire que nous vivions dans un monde de paix et de justice, dans un monde où ceux qui pleurent trouvent à leur côté quelqu’un qui puisse vivre la compassion et les consoler, que nous vivions dans un monde où les rapports humains ne soient pas dominés par la violence, la haine, la vengeance, la méfiance, le rejet du différent, mais par l’accueil, la bonté, la bienveillance – heureux les doux -, dans un monde où les rapports humains ne soient pas soumis au mensonge et à la tromperie, mais guidés par la sincérité, la vérité, la droiture – heureux les cœurs purs. Dieu désire que nous vivons dans un monde où même celui qui a fait la plus grosse des bêtises puissent trouver quelqu’un qui l’accueille, le soutienne, l’aide à trouver le bon chemin – heureux les miséricordieux. Voilà ce que Dieu désire pour l’humanité : un monde de paix, de justice, de compassion, de bienveillance, de droiture, de miséricorde.

Jésus nous le dit : le seul chemin de bonheur, c’est le chemin que lui a suivi, car finalement, l’artisan de paix, le consolateur, l’affamé de justice, le bienveillant, le miséricordieux, c’est lui, voilà ce qu’il a désiré tout au long de sa vie. Ce texte des béatitudes est la réponse de Jésus à cette question du Bonheur. Pour être véritablement heureux, il faut désirer ce que Dieu désire pour les hommes, il faut entrer dans le désir de Dieu pour l’humanité. Rechercher la paix, la justice, la fraternité, la solidarité, le partage, l’amour, la tolérance, l’acceptation de l’autre dans sa différence – pour employer d’autres mots : tout cela va sans le sens du message des Béatitudes. Et inversement, tout ce qui va dans le sens du repliement sur soi, de la rancune, de l’intolérance, du refus des opinions des autres va à l’encontre du désir de Dieu. Aimer à la manière du Christ, c’est aimer de telle sorte que tous ceux et toutes celles qui vivent autour de moi soient heureux. Cette conviction doit nous interroger : mes désirs, mes actions, mes paroles, mes prises de position, mes convictions qu’ont-elles pour conséquences : le bonheur ou la souffrance ?

Alors bien sûr il y a une condition : il faut être pauvre de cœur. C’est-à-dire avoir le cœur disponible pour nous ouvrir aux désirs de Dieu et non pas le cœur encombré par tout un tas de désirs futiles et matériels. Celui qui a déjà tout ne peut plus rien désirer de plus.

Et puis, il y a aussi un risque : se battre pour la justice ou la vérité, c’est prendre le risque d’être incompris, rejeté- comme le Christ lui-même, et comme le souligne la fin du texte.

Mais se battre pour la justice, la vérité, la paix, l’amour, c’est travailler à l’avènement du monde que Dieu veut pour nous. Et, ça il n’y a rien de plus beau, il n’y a rien qui puisse nous rendre plus pleinement heureux.

 

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Biographie de Marcel Callo

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Marcel est né à Rennes le 6 décembre 1921 dans la paroisse de Saint-Aubin (aujourd’hui Notre-Dame de Bonne-Nouvelle). Deuxième d’une famille de 9 enfants dont 3 garçons et 6 filles. Il va entrer à l’école Sainte-Anne de la rue de Dinan. Il est doué mais souvent inattentif et obtient son certificat d’études en candidat libre.

Il est membre de la Croisade eucharistique des jeunes, mouvement issu de la 1re Guerre mondiale (aujourd’hui devenu le Mouvement Eucharistique des Jeunes). En 1933, il adhère auxScouts de France, dans la patrouille des Hermines de la Troupe Jacques-Cartier à Rennes, puis devient chef de patrouille.

Apprenti typographe à l’imprimerie Simon en 1934, il apprécie ce métier pour lequel il a rapidement certaines facilités. Inséré dans le monde professionnel, il milite à la Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC) à la section St-Aubin en 1936. Il participe au congrès national de la JOC à Paris en 1937 avec 85 000 jeunes : un évènement qui le marquera tout au long de sa vie.

Il se fiance officiellement le 6 décembre 42 avec Marguerite Derniaux.

La sœur de Marcel décède dans un bombardement le 8 mars 1943. Trois jours plus tard il reçoit sa convocation pour le Service du Travail Obligatoire (STO) en Allemagne. Il arrive à Zella-Melhis, province de Thuringe, dans une fabrique de revolvers lance-fusées. Les deux premiers mois sont très difficiles, la dépression est proche. Il milite dans l’action catholique avec d’autres réquisitionnés et cela pendant plusieurs mois sans encombres.

L’inévitable arrive, il est arrêté pour son militantisme le 19 Avril 1944 etenvoyé à la prison de Gottha. D’abord en cellule, il est regroupé par la suite avec d’autres chrétiens au 3e étage de la prison. Ils vivent alors une vraie vie de prière et de partage.

Deuxième arrestation pour le même motif, il est alors déporté, d’abord à Flossenburg en octobre 1944, puis à Mauthausen : travail forcé 12 heures de suite, le fouet, la nourriture quasi inexistante, promiscuité, rassemblement sadique et interminable dans le froid.

Après avoir perdu 40 kilos et malgré sa combativité et sa foi toujours présente, il succombe à diverses maladies le 19 mars 1945.

Il est béatifié le 4 octobre 1987 par le pape Jean-Paul II.

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